pour quelle raison etes vous en couple?

Adhérent
328 messages

12 Aug 2020, 13:32

Je m'ennuie en cette période de congés estivaux, donc je ressors des sujets de derrières les fagots (pun intended :)).

Pourquoi êtes-vous en couple :

  • vaut il mieux etre en couple pour ne pas se sentir seul (et se persuader qu'on l'aime) ?
> tout dépend de la nature de chacun, je pense. Beaucoup de gens sont convaincus que l'être humain n'est pas fait pour vivre seul, et cette ineptie est sans cesse répétée et rabachée par la société qui te vend les concepts de couple, relation, mariage, engagement comme étant la source universelle et absolue de bonheur et d'épanouissement. Vu le nombre de séparations, de divorce, et de couples qui durent, je serais tenté de dire...
Image
Je me suis posé la question il y a 5 ans de ce que représentait le couple pour moi, et surtout, de ce qu'il m'apportait. Et je me suis interrogé sur ma nature, solitaire, et sur le réel besoin d'avoir quelqu'un dans ma vie.

1/ mes conclusions ont été différentes en fonction de mon âge. A 20 ans, jamais eu de relation, j'étais fleur bleue et j'avais envie de tomber amoureux, comme dans les romans ou les films qui me faisaient rêver. De fait, je me lançais dans les relations à coeur et corps perdu, et... j'étais amoureux de l'idée-même d'aimer :) à 33 ans à l'époque, post relation longue et rupture, j'étais beaucoup plus réaliste sur les impératifs et inconvénients de la vie à deux, et du fait qu'évoluer à deux veut dire renoncer à son individualité. Dans mon cas, je n'ai jamais ressenti le "je suis incomplet, j'ai besoin d'une moitié, sous-entendant que je ne suis qu'un demi-individu sans mon autre". J'ai toujours été entier, et j'ai compris que mon erreur potentielle avait été de m'oublier, sacrifier, faire des compromis, là où, personnellement, je n'avais ni envie, ni besoin d'en faire. Au lieu de regarder vers une relation potentielle visant à combler un manque, un vide ou un besoin que je n'avais pas,

2/ j'ai regardé mon miroir, et ai commencé à m'aimer moi. Réalisation à 33 ans que j'avais aimé un autre plus que je ne m'aimais moi. Que j'avais accepté, sans m'en rendre compte, pris dans le mouvement, de sacrifier une partie de moi pour le bien-être d'un autre, au détriment de mon individualité.

3/ Les seuls moments où je me suis senti seul sont les moments où, pour parler cru, j'ai envie de baiser. Et là encore, je me suis rendu compte qu'objectiviser une personne pour satisfaire mes besoins bestiaux n'était pas une bonne chose. Et là encore, réalisation que je pouvais totalement me satisfaire sans l'aide d'autrui (les plans pourris avec des mecs incompétents et formés au porno, merci bien).
Je pense qu'il est important de faire la paix avec sa propre solitude, et d'accepter que le mot "solitude" n'est pas synonyme de négatif.

De manière individualiste, j'ai besoin de temps pour moi. De beaucoup de temps. Etre en couple me bouffait littéralement le temps sur le dos. Je devais me partager entre le boulot, mes activités sportives et ludiques perso, et une relation chronophage, afin de satisfaire tout le monde, souvent à mon détriment. Peut-être les gens voulant être en couple à tout prix sont des gens dont la vie est vide... Je ne suis pas certain que vouloir la remplir par un "autre", qui a toutes les chances de créer une dépendance pour mieux s'enfuir au bout de quelques mois ou années, soit la bonne solution. C'est surement la plus facile et la plus rapide comparé au boulot d'analyse de soi et d'acceptation de son individualité pour arriver à vivre sa vie seul, en étant heureux d'être, seul.

  • est ce une bonne chose d'etre accro au sentiment d'aimer au lieu de reellement aimer la personne
?
>non, c'est ce qui fait que tu restes en couple 10 minutes, te lasses quand les sentiments se transforment, et largues (meilleurs de cas) ton mec ou trompes puis largues (pire scénario) ton mec pour tenter de retrouver le sentiment des débuts, et avoir ton shoot en bon addict que tu es :)

  • et ceux qui se mettent en couple par interet ou tellement desesperes qu'ils se mettent avec le 1er qui leur montre de l'attention?
> Oui, j'ai entendu parlé et été approché par des profiteurs cherchant des "daddies" pour les financer ou les entretenir. Le genre "j'ai 26 ans, pas de diplômes, par de boulot, je vis chez mes parents, mais j'aimerais avoir un chéri avec qui faire ma vie"... J'ai eu des discussions surréalistes avec ces gens, en tentant de voir s'ils étaient sérieux, et la réponse est oui. Parasites chez leurs parents, cherchent à parasiter, comme un symbiote, un mec gentil et un peu paumé ou fragile. Je t'offre mon corps et mon "amour" et toi tu payes les factures :) J'ai croisé quelques "étrangers" en recherche de stabilisation aussi, mais chut, n'en parlons pas, c'est tabou :)
Ou ceux qui vous abordent avec une liste interminable des éléments qui font de vous un candidat "acceptable" dans leurs vie trépidante de jeune homme successfull socialement et professionnellement (poste, salaire, biens immo, voyages, fringues de marque, diplômes) afin que le couple soit à la hauteur de leur magnificence et afin de vous ajouter à liste déjà très longue de leurs réussites dans la vie...


Pour conclure, je suis en couple actuellement, depuis 1 ans environ. Il m'a dit à un moment : "t'as pas besoin de moi T__T, tu m'aimes pas" parce que je lui disais de vivre sa vie, sortir, faire ce qu'il voulait (sous réserve de fidélité, on parle pas d'aller voir ailleurs). Ma réponse a été claire, et je pense qu'il a réfléchi de son côté : "non, je n'ai pas BESOIN de toi. Je suis avec toi parce que j'en ai ENVIE". Et la nuance est importante. Je n"ai pas besoin de lui comme s'il servait à quelque chose, ou allait m'être utile (comme un outil, une source de revenu ou d'attention, un salarié, un objet) mais j'aime passer du temps avec lui, l'écouter, le voir, le toucher, lui et pas un autre. C'est pour cela qu'on est "ensemble" et "en couple". Je n'attends pas qu'il me paye quoi que ce soit, qu'on partage les factures ou m'apporte quoi que ce soit. J'attends juste de lui qu'il soit lui-même, et qu'il ait envie de me voir également. Quand il sort, part en vacances ou va s'amuser avec ses amis, je ne suis pas "perdu" ou "triste" ou "incomplet". Je vis ma vie en pensant à lui, et je fais ce que j'ai à faire comme je le ferais en étant célibataire. En gros, le couple, pour moi, c'est du bonus. Je ne veux pas de drama inutile lié au quotidien du couple ; ce quotidien lié au fait de vivre ensemble, tout faire ensemble, payer des crédits et des factures, s'attendre pour manger, regarder la télé, se coucher... bref, se mettre au diapason et vivre à deux.

Nous ne vivons pas ensemble, et je ne sais pas si je pourrais vivre avec lui un jour. J'ai déjà vécu le "couple standard" avec crédits, factures, rythme de vie conjugué, quotidien. Mon interrogation porte maintenant sur le modèle à mettre en place pour conserver ma totale autonomie et individualité, tout en vivant une vie de couple. Pour le moment, notre mode de vie hybride ne nous offre que les avantages (moments partagés sympas, avec des pauses. Que des sorties, le plaisir de se voir avec deux ou trois jours de pause entre, uniquement pour profiter l'un de l'autre, sortir, ou pas, avec l'idée de faire plaisir et plaire parce qu'on se voit pas dès le réveil en mode ravagé qui pue de la gueule, ou tous ces épisodes d'une vie traditionnelle à deux qui ravagent le glamour et les paillettes des "débuts"). Je prolonge le mode paillettes et glamour en me disant que je n'arriverais vraisemblablement plus à m'imposer une vie de couple standard, d'avoir quelqu'un chez moi H24, et de devoir calibrer, que je le veuille ou non, tous mes faits et gestes sur le mode "nous".

User avatar
Level 9
131 messages

14 Aug 2020, 17:36

Salut Henkil,

Oui tu t'es lâché sur les sujets mdr mais pour le coup c'est très surprenant et agréable de lire ta propre analyse de ton parcours de vie intime. Beaucoup de sensibilité, de pertinence et d'introspection intelligente. Surtout que je trouve ça assez énorme et très rare à lire quand tu dis ""non, je n'ai pas BESOIN de toi. Je suis avec toi parce que j'en ai ENVIE" Que dire de plus? Whaou...

Il y aurait beaucoup à dire sur ton intervention mais j'avoue avoir la flemme de rebondir sur tout lol et puis encore une fois ça serait te paraphraser (donc pas vraiment intéressant au final)

Honnêtement je crois que tu es arrivé à une maturité à ce niveau à laquelle peu de personnes sont arrivées, ta façon de concevoir ta relation actuelle est à mon sens, absolument très juste et saine (et rare du coup)

"Pour le moment, notre mode de vie hybride ne nous offre que les avantages (moments partagés sympas, avec des pauses."

Je n'en doute pas une seconde et c'est certain qu'après avoir vécu comme toi une vie de couple pendant des années à tout partager, c'est désormais vers ce type de relation que tu vis actuellement que je me dirigerais également le jour où je retrouverai quelqu'un (même si je ne cherche pas nécessairement à retrouver quelqu’un étant donné que je vis très bien mon célibat au final et dans les faits je n'attends personne pour être heureux, sauf si évidemment cette personne ajoute un surplus de bonheur à mon bien être actuel ;) )

User avatar
Comité
555 messages

28 Aug 2020, 22:03

Pour ma part, il y a eu d'immenses changements également. Je suis passé du stade que décrit Henkil de ma 20aine... à être +amoureux du concept de couple que d'une personne, en fait, j'étais Baptiste "SUPER FLIPPANT" d'un des épisodes de Bref.
J'étais un parangon de monogamie, jusqu'à ne convoiter qu'un seul mec à la fois, au point d'attendre d'être fixé (en le demandant bien trop prématurément) sur la nature de la relation avant d'envisager de "changer de cible", s'il ne s'avérait pas "LE BON".

En gros, je projetais biiiiien trop de choses sur "cette moitié". Henkil l'a très bien dit, quand on part dans cet état d'esprit, on n'est déjà pas auto-suffisant, c'est ultra malsain comme base de départ. Il fallait que l'autre soit... le meilleur confident, le meilleur compagnon de vie au quotidien, le meilleur pote de déconnade, le meilleur partenaire de jeux, le meilleur coup. Et si c'était pas le cas sur toutes les catégories ? Bah les œillères pour se convaincre du contraire. POUAAAH ! avec le recul des années, que de temps gâché, qu'est-ce que je comprends comment j'me suis retrouvé si souvent largué ! xD

Aujourd'hui ?... je suis de nouveau en couple, bientôt 2 ans, on vit ensemble. MAIS : on ne vise pas la fusion maladive, le "nous" ne se substitue pas au je + tu, et SURTOUT : on reste pas ensemble par habitude, mais parce que l'on s'est CHOISIT. On se le rappelle, régulièrement, on échange beaucoup sur le moindre doute / sentiment qui nous taraude, et on désamorce les problèmes avant même qu'ils n'en deviennent. Autre changement radical : nous ne sommes pas monogames. C'est pas fait pour tout l'monde, mais Ô que c'est à la fois exaltant, épanouissant, tout en étant rassurant et apaisant ! Vous vous souvenez de la liste que j'ai faite plus haut ? Et bien au lieu de l'imposer à l'autre, et s'attendre qu'iel remplisse TOUT... nous avons fait le choix de simplement s'entre-aider à ce que l'un et l'autre trouve son bonheur dans ces divers aspects. On arrive à se l'apporter directement, mutuellement ? Trop cool ! Il s'avère que l'autre le trouve ailleurs ? Et bah c'est génial aussi ! :D (les anglophones appellent ça : la compersion).

Un autre gros bouleversement dans mon approche des choses : j'ai abattu les cloisons !!! Amitié, complicité, intimité, sexualité, déconnade, soutien [...]. Je ne range plus les gens, les relations que j'entretiens avec eux/elles dans des cases. La seule case qui compte, c'est l'instant présent et un consentement mutuel. Rien n'est définitivement acquis, ça s'entretient au fil du temps, et ça peut évoluer, passer d'un registre à un autre, sans que ce soit gênant ou quoi. Une fois qu'on s'est émancipé de ces carcans, j'peux vous assurer qu'on respire mieux ! :D


In fine, s'écouter et écouter l'autre. Agir en toute franchise & transparence, avec pour seule limite, celle de ne blesser personne. Quel que soit votre modèle relationnel, ça ne peut que fonctionner ! Mais SURTOUT : prendre le temps de définir quel est le modèle qu'il VOUS faut. Pas juste celui que votre crush du moment veut, encore moins celui qu'on vous a gavé comme on gave une oie depuis votre plus tendre enfance (société, médias, cinéma, inconscient collectif, principes religieux...). Le bonheur n'a pas de définition universelle, il est propre à chacun, et il en va de même pour vos schémas de relations ! :D

User avatar
Adhérent
107 messages

31 Aug 2020, 10:06

Chaque syllabe du post précédent est une petite perle de sagesse. Bjorkio, c'est le Yoda du couple. En moins vert.




Users browsing this forum: No registered users and 116 guests