Help Coming Out

  • Salut Gargantua, je réagis un peu tardivement mais les autres ont dit l'essentiel de toutes façons.
     
    Tu l'as dit à tes parents, maintenant tu ne peux pas les forcer à être ravis dans l'immédiat.
    Après je trouve qu'ils n'ont pas trop mal réagi, ils sont juste tristes et inquiets mais bon c'est le cas de la plupart des parents qui apprennent que leur fils est homo.
     
    Après avec les années il y a des chances pour que leur vision change.... ou pas.
     
    Perso j'ai fait mon coming out à 15 ans, j'en ai 27, ma mère connait mon copain et sait parfaitement que je vis avec lui depuis plusieurs années. Je peux parler de ma relation avec elle sans trop de difficultés.
    Malgré tout, elle n'est pas emballée à l'idée que je me marie un jour ou que je puisse avoir des enfants (pour elle c'est "un papa et une maman"). Et si d'aventure elle apprenait que je me mettais en couple avec une femme, ce serait le plus beau jour de sa vie.
     
    Donc ne t'étonne pas si ça met un peu de temps avant qu'ils n'acceptent la situation.
  • Je suis d'accord sur le fait de pas les forcer, perso j'aurai du m'abstenir, au moins j'aurai toujours des parents ><
    Si ils acceptent c'est cool, sinon tant pis. Tu vas pas faire ta vie avec tes parents, c'est sur que c'est sympa quand ils s'intéressent à ton copain et tout mais quand c'est pas possible, c'est pas possible.

    Et Paris c'est pas si bien au passage :content:
    Last edited by ChrisVanDenEnd on 14 May 2014, 17:37, edited 1 time in total.
  • Bonjour.
     
    Tu viens de faire de tes parents tes ennemis. Il est temps d'assumer et de les considérer comme tel. Je ne veux pas blâmer bêtement, mais faire ton coming out tant que tu es encore dépendant d'eux n'est pas la meilleure idée. De la famille à la rue, il n'y a qu'une phrase. 


    Maintenant que tu es dans la merde relationnellement avec tes parents qui vont te pourrir la vie, je t'invite à suivre les directives suivantes :
     
    Tes parents sont des cons, au moins sur ce sujet. Pourquoi ? Parce qu'ils sont ignorants. Un ignorant ne se dispute pas. Il s'éduque. Ca, tu peux le laisser au temps. 
     
    Papounet ne veut pas en parler ? Il ne veut pas te voir ramener de mec ? Ok, soit. Ce n'est pas le moment de foutre de l'huile sur le feu. C'est lui qui ramène la thune pour que tu manges et que tu te fringues, c'est pas le moment de lui donner l'envie d'arrêter.
     
    Maman chiale dans ses jupes ? Ca lui passera. C'est le choc. Si ça ne lui passe pas d'ici quelques années, quand tu seras indépendant financièrement et installé hors du nid toxique, alors il lui sera simple de comprendre que si elle ne veut pas perdre l'amour de son enfant, elle a intérêt à revoir sa copie. 
     
    En général l'inquiétude des pères se situe dans la remise en question de la virilité de leur fils, et indirectement de la leur. Si tu ne veux pas jeter de l'huile sur le feu, je recommande d'éviter d'être un émo chialeur qui met du mascara et pleure en écoutant du Mylène Farmer. T'es pas obligé d'être un bûcheron non plus, mais l'idée est de montrer au padre que, ouais, t'es homo, mais t'es toujours un mec. 
     
    L'idée générale, c'est de montrer que l'homosexualité ne te transforme pas en ce qui leur fait peur (une grande folle qui s'habille secrètement en robe de poupée, se maquille, drague des routiers en se godant au bord des autoroutes et lorgne libidineusement des mineurs en n'ayant comme objectif dans la vie que d'attraper le sida et se faire déchirer l'anus dans un plaisir masochiste pervers -LOL-). Tu fais donc ce que tu veux quand t'es tout seul, mais devant les parents, il s'agit de montrer qu'être homo n'empêche pas d'être "normal". Ce que tu es. Et tu dois te raccrocher à cette pensée. Tes parents risquent d'essayer de te faire intégrer l'idée que tu es malade, que tu doives voir un psy. Ta bouée de sauvetage, c'est la conviction profonde que c'est EUX qui ont un problème.
     
    Autre point important : le self-control absolu. Maintenant que tu as pris la décision adulte d'inviter tes parents à imaginer constamment, à chaque fois qu'ils te regardent, ce qu'il se passe et se passera dans ton lit, alors c'est l'heure de te comporter en adulte POUR DE BON. Si tes parents décident de te faire des tantrum en chialant et vociférant comme des grives, c'est à toi de rester calme. T'es homo, c'est la réalité. C'est comme ça. S'ils n'étaient pas préparés à cette éventualité, ils n'avaient qu'à pas s'emboîter comme des irresponsables 9 mois avant ta naissance. Donc zen. Si tu gardes ton calme, tu leur montre que c'est eux les gamins. Et quand un gamin ne provoque pas de réaction chez l'autre quand il pète un caprice, il finit par se fatiguer, et, heureusement, fermer sa grande gueule.
     
    De toute manière, t'as autre chose à foutre que de les écouter chialer et douter du bon fonctionnement de leurs gonades. C'est la faute à personne. Maintenant, t'as un bac à préparer. Et t'as intérêt à t'y accrocher, parce que toi et tes parents avez désormais besoin d'air.
     
    Puis, avec le temps, de la mesure et de la pédagogie, et surtout, du désintérêt devant leurs petites crises de "qu'est-ce qu'on a mal fait / tu nous déshonores / les intestins c'est pas fait pour ça", tu verras qu'ils reviendront à la raison : avoir un enfant homo, c'est pas grave. Sa sexualité ne reste qu'une partie de sa personne. 
     
    Bref, tu es désormais un diplomate en territoire ennemi.
     
    Pour ma part, j'ai attendu d'avoir le bac et de me barrer pour étudier avant de prendre des risques. J'ai très vite saisi qu'un C.O. peut être une catastrophe avec un mauvais timing, et j'ai donc pris mon mal en patience et redirigé ma frustration dans ma réussite scolaire (qui a été un moteur très puissant à mon époque lycée). Puis, une fois les études commencées loin de chez moi, j'ai été dénoncé par une "amie". S'en sont suivis insultes et menaces de mort à distance. J'ai pris quelques vacances aux verts afin d'éviter un éventuel membre de la famille venu me rendre une visite punitive, puis je les ai laissé mariner dans leur jus. Ensuite, je me suis pas démonté, et, petit à petit, j'ai rallié les membres de la famille qui acceptaient de mon côté, et j'ai désamorcé mes confrontations avec les autres (toujours à distance, il ne faut pas énerver un con qui pèse 40 kilos de muscles de plus que toi) en les transformant en leçons de vie. Puis, petit à petit, le ton c'est radouci, la férocité s'est transformée en silence, puis en curiosité, et à force de patience et de pédagogie, j'entretiens maintenant de très bons rapports avec ma famille. Ca a pris des années, mais maintenant, ils me mangent dans la main.
     
    Cependant, pour ça, j'ai dû prendre mes petites ingénuités à la Disney et compagnie, les rouler en boule, verser de l'essence dessus et y balancer une allumette. Il suffit d'un rien pour qu'une personne devienne un monstre, et il est extrêmement irresponsable de penser que c'est impossible dans la famille. Je te conseille de visser bien fort ta tête sur tes épaules et de désormais regarder les choses telles qu'elles sont vraiment. 
     
    Si ça dégénère, je t'invite à contacter des services sociaux, et des associations spécialisées. Il y a toujours Le Refuge (etc etc), des lignes d'écoute téléphonique, et je suis certain que d'autres Nextgaymers de ta région sauront te rediriger vers des assoc' de soutien et d'accompagnement. 
    Last edited by Haagentis on 15 May 2014, 03:00, edited 1 time in total.
  • Que la plupart d'entre vous soient chanceux, et que leurs coming out se soient bien passés, c'est génial j'avoue. Mais n'ignorons pas, parce que ça nous met mal à l'aise, que les coming out de certains finissent aussi en drames sociaux: mises à la porte, séquestrations, violences (viols pour certains/certaines), etc etc. Qu'il s'agisse donc de la famille ou pas, et dépendant du cadre social, le C.O. peut représenter un risque, parfois mortel, qui doit donc être pris avec prudence.
     
    Face à des personnages irrationnels, nous devons savoir que le CO peut être pris comme une trahison, que certains pensent que l'homosexualité est encore une maladie contagieuse ou un choix pervers (et ce, même parmi nos sommités intellectuelles...), que tous les homos ont le sida, et ainsi, provoquer des réactions extrêmes, et je n'imagine pas que les gens hébergés par Le Refuge nous diront le contraire.
     
    Si vous voulez vous faire un peu de mal, je vous recommande de jeter un oeil au dernier rapport annuel de SOS homophobie que vous pourrez trouver à l'adresse suivante : http://www.sos-homophobie.org/rapport-annuel-2013
     
    Même si les témoignages recueillis sont peu nombreux par rapport à une enquête IFOP (par exemple...), il dressent quand même un portrait alarmant de mentalités, et d' actes, auquel tout homo peut se retrouver confronté dans la vie. Donc il faut se secouer les puces, et savoir mettre le pragmatisme avant les sentiments quand on veut pas finir dans la friteuse. On ne peut jamais savoir à qui sera la main qui nous y plongera.
  • Je pense qu'on a tous un vécu différent par rapport à ça. Dans le post d'Haagentis, je vois le même mécanisme de défense que celui que j'ai mis en place ado : il est très dur, très froid, mais c'est parfois le seul moyen de s'en sortir et de ne pas sombrer. Je me suis énormément reconnu dans ses mots parce ce post, c'était moi à 17 ans. J'ai eu l'occasion de lâcher du leste depuis, mais parfois dans la vie, il n'y a pas de place pour quoi que ce soit d'autre que du pragmatisme teinté d'instinct de survie. Et oui quand on n'a personne vers qui se tourner, on a un peu l'impression d'être en guerre contre une grande partie du monde, et soit on se bat, soit... quoi ? On se laisse faire avec tout ce que ça peut impliquer comme horreur ? On fugue sans trop savoir où aller (à 17 ans honnêtement je n'aurais pas su, et le refuge ça n'existait pas, encore moins dans ma région) ? Pire ?
     
    Si vous n'avez pas eu à en arriver là, tant mieux. Personne ne dit que ça a été rose pour autant dans votre vie, mais pour en arriver à ce type de mécanisme de défense, il faut vraiment en arriver à craindre pour sa peau. Et oui, ça laisse des traces. Et Gargan je te souhaite de ne jamais te reconnaître dans ce post. :)
     
     
    Au final je doute qu'Haagentis fasse vraiment le procès des parents de Gargan, mais plutôt de sa propre famille, et il projette. Après oui ça peut choquer, paraitre déplacé et maladroit. Mais je ne crois pas que ce soit mal intentionné.
    Last edited by Hystrion on 15 May 2014, 14:49, edited 1 time in total.
    N'hésitez pas à venir faire un tour sur notre serveur Discord pour y trouver du monde avec qui jouer ou simplement papoter.
  • (merci pour le rapport)
  • En effet, et même si mon post est effrayant, (c'est aussi le rôle d' un épouvantail), et que je me suis attendri depuis, il dresse le portrait de mon expérience. Je savais de mon côté que si j'étais peu prudent avec ça, je finissais soit dehors, soit à l'hôpital, voire les deux. Je reste un exemple heureux, puisque j'ai su trouver la manière de ramener ma famille à la raison, mais ce que je veux surtout mettre en avant, c'est que l'on doit d'autant plus se méfier des réactions des gens proches de nous que ce sont eux qui sont susceptibles de nous faire le plus de mal. 
     
    Il faut donc s'armer (eh oui, s'armer) de patience, de conscience et de pragmatisme.
     
    Je comprends que d'autres dressent un portrait optimiste de la famille de GargantuazFr pour l'encourager, c'est plein de bonnes intentions, mais ces encouragements ne prennent autant pas compte de la famille du jeune homme que moi dans mon post. Ce que je dis, au final, c'est que face à l'imprévisible (imprévisible dont on sait qu'il peut facilement tirer vers le très grave), il faut se faire maître de la situation, ce qui demande, oui, d'être calculateur, froid et impitoyable. Parfois, c'est ça qui sauve.
     
    Donc, Gargantuaz, si les choses s'arrangent dans la douceur (et il est inutile de croire que ça ne prendra pas du temps), c'est tant mieux et je te le souhaite. Mais si ça devait tourner au vinaigre, alors tu ne dois jamais avoir peur de te défendre et d'avoir raison. Le prix est cher à payer, mais un inconfort familial passager est un faible prix à payer pour conserver ta santé mentale, d'autant plus que t'as des exams à passer.
     
    Désolé pour les autres d'avoir été effrayant, mais le monde peut l'être bien plus qu'un pauvre post de ma part...
  • Bon on extrapole pas mal en fait, au final on ne sait que peu de choses de toi, de ta famille de ta situation, Gargantua, comme l'a dit Haagentis...
     
    Mais comme ça tu auras eu un peu tous les sons de cloches, avec une presque constante : le temps changera les choses
    Putain de conseil hein ? :lol:
    Last edited by Créneau on 15 May 2014, 16:11, edited 1 time in total.
  • Haagentis, rassures-toi, tu ne m'as pas choqué (loin de là). Comme avant j'étais pas mal "seul", je pensais non-stop sur toutes les probabilités de mon coming out. Et grace à ton message, tu viens de me faire comprendre qu'il faut que je reste "droit", faire face à mes parents. Merci Haagentis :)
    Et merci les autres pour vos messages optimistes, ça fait chaud au cœur :coeur: .
  • En ce qui me concerne je tempèrerais complètement l'avis de GFX et je rejoindrais plutôt celui de Ventus.
     
    Bah oui, s'assumer en tant qu'homosexuel est difficile pour nous lorsqu'on le découvre à cause de pilier culturels et sociétaux qu'on nous a serinés toute notre enfance. Ca peut prendre des années/ des dizaines d'années à un homo de s'accepter en tant que tel. Alors je ne vois pas pourquoi ce serait un manque d'ouverture d'esprit d'avoir pour un parent une période d'acceptation de l'homosexualité de son gosse.
     
    Le manque d'ouverture d'esprit serait plutôt de foutre son gamin à la porte (le regard des autres pèse plus sur le parent que l'amour de son gamin) ou de ne jamais changer d'avis... Mais laissons le temps à tout le monde de s'habituer à ce genre de nouvelles qui est difficile pour les uns comme pour les autres.
     
    Souvent les gays qui font leur coming out attendent de leur famille qu'elles le prennent facilement, comme une lettre à la poste. Souvent d'ailleurs avec derrière la tête l'idée que comme on a dégusté à garder ça pour nous pendant X années, merde on va pas nous en rajouter. Eh bien c'est à ce moment que les X années des parents débutent et basta. C'est le jeu ma pauvre lucette. Que chacun y mette du sien et tout se passera bien à terme :)
     
    En ce qui me concerne l'acceptation par mes parents a été plutôt longue, genre 7 ans. Le soir de mon coming out chacun s'est dit des horreurs pas possibles, tout le monde était en position défensive. Et avec les années, eux comme moi ont été un peu se dire que de l'autre côté, ce n'était pas si facile que ça.
     
    Aujourd'hui c'est du no souci, mon ex avec qui je suis resté plus de trois ans était dès le départ traité comme n'importe lequel des autres beaux-enfants. Et c'était un plaisir vu d'où ça démarrait.
     
    Donc mon petit Gargantuaz, le principal conseil que je peux te donner à mon avis: laisse le temps au temps. Laisse les faire leur chemin, et tout ira bien par la suite. Ne demande pas à quelqu'un d'aller trop vite :)
     
     
    PS: je viens de lire après publication les divers posts de Haagentis vu que j'avais zappé une page. Mouais, je ne minimise en rien ce que tu as vécu mais je trouve peu judicieux de faire une généralité d'un cas un peu extrême surtout sur un forum d'un mec un peu perdu qui vient demander conseil. Il y a et il y aura toujours des cas particuliers, mais faut pas déconner, la masse des coming outs, ça ne finit pas au viol et au meurtre.... Et l'accent que tu mets dans ton post est juste alarmiste. Ok ok, les gens peuvent avoir des réactions imprévisibles, et puis on peut se noyer dans une piscine, etc.... Prenons du recul, adolescent on sait à peu près qui on a en face (puisque tu en étais conscient aussi), et ses parents ne l'ont pas même mis dehors. Ca se passera bien et c'est tout ce qu'il venait demander: à être rassuré.
    Last edited by Ebelh on 24 May 2014, 16:36, edited 1 time in total.