L'homophobie

  • Tiens ça me fait penser, j'ai eu droit à un peu d'homophobie cet automne. J'ai rencontré un garçon pas très masculin, plutôt précieux etc., puis on a décidé de se balader un peu pour discuter en profitant du beau temps, notamment dans un parc.
     
    Et là deux mecs sur un banc : Pfff sale(s?) pédé(s?) !
     
     
    Mon petit côté taquin m'a poussé à regarder innocemment autour de moi en mode "où ça du pédé ?", à les regarder puis hausser les épaules. Le pauvre gars avec moi n'avait même pas compris (il était mexicain). C'est le genre de mec, j'ai naturellement envie de leur rentrer dans le lard, en mode provoc'. Seulement j'avais bien vu que le mec avec qui j'étais n'avait pas tilté l'insulte et qu'il aurait été très gêné que je m'embrouille avec eux... donc j'ai laissé couler.
     
    Mais j'avoue que pour les garçons qui ont droit à ça régulièrement, ça doit être particulièrement gonflant, c'est un peu pour ça que j'ai tendance à rentrer dans le tas. Pour apprendre à tous ces cons que certains ne se laissent pas faire et qu'ils peuvent y laisser des plumes... Enfin à part ça et de rarissimes fois où j'ai embrassé un mec en public, je ne me suis jamais fait emmerder... Mais d'ailleurs, j'ai décidé de mettre de côté ma pudeur (qui est en partie due à de l'homophobie intériorisée je pense). Maintenant je me montre un peu plus et j'ai commencé à embrasser régulièrement mon mec en public pour dire bonjour ou au revoir. Ce n'est pas grand chose, mais si ça peut habituer quelques personnes et leur faire réaliser que deux mecs peuvent s'embrasser sans être vulgaires...
    Last edited by Hystrion on 06 Dec 2014, 13:02, edited 1 time in total.
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  • <p style="color:rgb(90,90,90);font-family:'Open Sans', tahoma, helvetica, arial, sans-serif;font-size:15px;">Je suis désolé pour ton cas Equinoxe.
    <p style="color:rgb(90,90,90);font-family:'Open Sans', tahoma, helvetica, arial, sans-serif;font-size:15px;"> 
    <p style="color:rgb(90,90,90);font-family:'Open Sans', tahoma, helvetica, arial, sans-serif;font-size:15px;">Par rapport aux garçons effeminés, c'est en fait un peu le "cliché" du mec homo. Donc certains peuvent avoir du mal car ça renvoie au "cliché" du mec homo. J'avoue avoir fait partie de ça, même si c'est con. Avec l'âge j'ai heureusement dépassé ce stade. Je pense que c'est comme beaucoup de chose, ça change le jour où tu te rends compte que tout ça n'a pas beaucoup de sens!
    <p style="color:rgb(90,90,90);font-family:'Open Sans', tahoma, helvetica, arial, sans-serif;font-size:15px;"> 
    <p style="color:rgb(90,90,90);font-family:'Open Sans', tahoma, helvetica, arial, sans-serif;font-size:15px;">Concernant ton harcèlement à l'école, je pense que malheureusement tous les gars qui "sortent de l'ordinaire" rencontrent des difficultés. Maintenant ça a pris de grosses proportions pour toi... C'est triste, comme la façon dont a réagi ton père (je ne suis pas là pour le condamner - je te donne simplement mon ressenti). Les
    <p style="color:rgb(90,90,90);font-family:'Open Sans', tahoma, helvetica, arial, sans-serif;font-size:15px;">enfants - ados sont parfois très méchants entre eux. Remarque... Parfois c'est la même chose plus tard, c'est juste plus "sournois". ^^
    <p style="color:rgb(90,90,90);font-family:'Open Sans', tahoma, helvetica, arial, sans-serif;font-size:15px;"> 
    <p style="color:rgb(90,90,90);font-family:'Open Sans', tahoma, helvetica, arial, sans-serif;font-size:15px;">Remarque, ça reste comme ça en général dans la société. Dès que tu sors de l'ordinaire (petit, grand, mince, gros, roux, timide, ...), tu fais parfois l'objet de remarques. Alors qu'au final, si jamais s'occupait de ses histoires... ^^
    <p style="color:rgb(90,90,90);font-family:'Open Sans', tahoma, helvetica, arial, sans-serif;font-size:15px;"> 
    <p style="color:rgb(90,90,90);font-family:'Open Sans', tahoma, helvetica, arial, sans-serif;font-size:15px;">Effectivement face à toutes les difficultés qui peuvent être vécues, quand on se sent fort isolé, on a parfois des idées tristes voire plus... Je me demande quel pourcentage d'homo a eu des idées suicidiaires dans son "processus d'acceptation" ou a fait une TS... De ce que j'ai lu nous sommes un groupe à risque...
    <p style="color:rgb(90,90,90);font-family:'Open Sans', tahoma, helvetica, arial, sans-serif;font-size:15px;"> 
    <p style="color:rgb(90,90,90);font-family:'Open Sans', tahoma, helvetica, arial, sans-serif;font-size:15px;">J'espère en tout cas que tout se passe mieux pour toi maintenant. On dit toujours que ce qui ne tue pas, rend plus fort. J'espère que c'est ton cas aujourd'hui. Au final, on est comme on est. On plait toujours à quelqu'un. Et celui à qui ça ne plait pas, n'a qu'à aller voir ailleurs. 
    <p style="color:rgb(90,90,90);font-family:'Open Sans', tahoma, helvetica, arial, sans-serif;font-size:15px;"> 
    <p style="color:rgb(90,90,90);font-family:'Open Sans', tahoma, helvetica, arial, sans-serif;font-size:15px;">Au niveau de l'homophobie, je dois dire que j'ai été épargné. Je n'ai jamais eu une seule remarque. En même temps, je suis plutôt discret, et je n'ai jamais aucun geste en rue ou autre, que ce soit faire un bisou ou se tenir la main. Car je suis comme ça tout simplement. Et comme je ne suis pas effeminé, ça a probablement contribué à ce que je passe toujours inaperçu. Même quand je suis allé en couple à des repas avec tout le personnel d'entreprises où j'ai travaillé, je n'ai jamais eu une seule remarque; on m'a même félicité en me disant que c'était bien d'être à 2 sans se cacher.
    <p style="color:rgb(90,90,90);font-family:'Open Sans', tahoma, helvetica, arial, sans-serif;font-size:15px;"> 
    <p style="color:rgb(90,90,90);font-family:'Open Sans', tahoma, helvetica, arial, sans-serif;font-size:15px;">Maintenant soyons clairs... dans l'entreprise où je travaille, je ne veux pas que les ouvriers sachent que je suis en couple avec un mec, parce que ça poserait un problème. Il y a clairement de l'homophobie latente encore aujourd'hui, et sans vouloir stigmatiser, certains secteurs sont plus touchés que d'autres. Donc je pense qu'il faut tout de même adapter son comportement à certains moments, pas qu'il faut avoir honte de quoi que ce soit, mais pour ne pas avoir des problèmes qu'on aurait pu éviter.
    Last edited by Alcazar1313 on 06 Dec 2014, 21:38, edited 1 time in total.
  • Equi, on a eu le même père je crois! Je m'explique, depuis tout petit, je suis un peu la bête noire de mon père. Trop curieux, pose trop de question, conteste trop. Tout ce qu'il déteste. Ajoutons à ça que je lisais beaucoup, que j'étais très introverti, et très proche de figures féminines qui me rassuraient. Très vite, j'ai été foutu au sport, de une parce que j'étais en surpoids, de deux parce qu'un mec ça fait du sport. Ca duré comme ça jusqu'à ce que j'avoue ma bisexualité à ma mère. "Non mais je le savais déjà". J'étais efféminé jusqu'à mes 12 ans, mais après mon coming out, ça a un peu changé. 
    J'ai montré à mon père qu'une "pédale" pouvait être aussi masculin, voire plus, qu'un hétéro. Je lui ai aussi montré que je pouvais le mettre sur le carreau. Si aujourd'hui il ne m'accepte pas totalement, j'ai pas l'impression qu'il soit aussi radical qu'avant, comme quoi, une bonne baffe suffit parfois à remettre les idées en place. Alors ne perds pas espoir de le voir changer! Faut dire aussi que tout le reste de ma famille est très ouvert d'esprit, ma tante ayant son alter-égo gay depuis son adolescence, un de mes oncles, des cousins étant gays, mes cousines et en particulier une avec qui je suis proche étant lesbiennes, son changement d'esprit c'est habitué à la "norme" familiale. 
    Quand à l'homophobie en dehors du cercle familial, je ne l'ai jamais moi même expérimentée. Je l'ai vécu par des amis, mais à croire que j'ai pas la tête de l'emploi, on n'a jamais osé m'insulter en face. Par ailleurs, j'ai été très entouré, tous mes amis sont au courant, et pas un seul ne me laisserait me faire insulter, même en mon absence. 
    Tout ça pour dire que je pense que l'homophobie, on la vit en premier, et surtout, au travers sa famille, et c'est surement ça qui fait le plus mal, mais les choses changent, et heureusement. 
    Last edited by Unisius42 on 07 Dec 2014, 05:11, edited 1 time in total.
  • [quote="Equinoxe"]
    Je n'ai pas exploré tout vos postes sur ce sujet, mais j'ai pu lire à plusieurs reprises de voir que certains avaient des problèmes avec les garçons efféminés.
     
    J'ai été un garçon très efféminé durant toute mon enfance et la quasi-totalité de mon adolescence. J'en ai souffert tout d'abord à cause de mon père qui voulait absolument que son fils soit un "guerrier" et devienne un "garçon" en pratiquant les arts martiaux. J'ai donc fait du karaté, mais ce n'est pas pour autant que cela m'a rendu plus viril. Et il m'a clairement expliqué que si je ramenais à un garçon à la maison, il me foutait dehors, dès l'âge de 6 ans.
     
    Le harcèlement à l'école je l'ai connu dès le début du collège jusqu'à vers la fin du lycée. J'ai subi le traitement classique d'une personne faisant parti d'une minorité visible : coups, insultes et solitude forcée. Je ne parlerai même pas du fait que j'ai arrêté le sport en dehors de l'école à cause de cela malgré que je sois quelqu'un de très sportif.
     
    Alors quand je lis des postes du genre "Tu as 11-18 ans, tu sais rien de la vie". J'ai envie de dire quand tu te retrouves complètement isolé à 11 ans parce que tu as tout d'abord trop honte de ce qu'il t'arrive, mais aussi trop honte d'être ce que tu es, que tu as perdu tout tes repères car tu n'incarneras sans doute jamais le rôle que te force la société, et que tu es le geôlier de ta propre cage qu'est le silence. Oui, je me suis déjà demandé après plusieurs années si ce n'était pas préférable de sauter du cinquième étage. Ce n'est pas pour rien si les homosexuels sont 10 fois plus susceptibles de se suicider alors que la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans est tout de même le suicide en incluant toutes les communautés.
     
    Le problème c'est qu'on ose pas en parler car ce n'est évident d'exposer sa faiblesse aux autres, et qu'on pense toujours qu'on va réussir à résoudre ses soucis par soi même. Je pense ce qui m'a fait le plus fait mal et qui m'a fait perdre espoir en l'avenir, c'est d'observer des adultes être témoins, dont des professeurs, faisant mine de ne rien voir.
     
    Après c'est chimique, c'est durant l'adolescence qu'on se fait bombarder par nos hormones, pire que des femmes enceintes. Bref tout çà pour dire qu'il ne faut jamais sous-estimer les émotions d'un jeune en dépit de son manque d'expérience dans ce monde. (Même si certains jeunes ont déjà vécu beaucoup plus de choses que certains adultes).
     
    Toute façon on vit dans une société où on ne sait plus communiquer entre nous malgré les moyens  à notre disposition. J'ai une tante du côté de mon père qui est décédée et ce n'est qu'après 3-4 mois qu'on l'a découvert, quand les voisins se sont plaints de l'odeur en plein été. çà fout les boules quand tu sais qu'elle vient d'une famille très nombreuse et que pas un seul ne s'était posé de questions.
     
    On ne dit jamais assez je t'aime aux personnes qui nous sont chères, alors qu'un simple mot peut sauver des vies et soigner de profondes blessures.
    [/quote]
     
    Merci pour ton post, je trouve ça très intéressant de le lire.
    J'espère que tu arrives à trouver et faire ta route.
     
    Je n'ai pas rencontré les difficultés que tu as pu avoir dans ta famille, mais pour l'école j'ai l'impression que j'ai connu ça. C'est même intéressant de lire ton post, car je n'avais jamais pensé que mes difficultés à cette époque aient pu être liés à l'homosexualité ou au fait d'être efféminé. D'ailleurs, d'autant que je me souvienne, je ne pense pas avoir été efféminé, mais sans doute différent. En tous cas, ces gens se souviennent de moi, même après 19 ans, je revois encore des gens qui me disent "Hé, on se connait ? On était au collège machin ensemble"... alors que moi je ne les connais pas, et que je n'ai pas envie qu'ils se souviennent de moi de toutes façons, ni qu'on me rappelle cette période.
     
    Je n'avais jamais cherché à regarder cette période de ma vie sous l'angle de l'homosexualité, mais ça peut apporter certaines réponses oui. En tous cas, après avoir fait le tri de beaucoup d'influences plus ou moins néfastes, je trouve que cette période du collège reste comme la seule explication possible à divers échecs.
     
     
    Mais ce qui m'emmerde le plus dans ton post, c'est que tu commences par "j'ai été".
    Ne perds pas qui tu es, ou ce que tu es, sous la pression des autres. Savoir se faire discret, ou se protéger, oui ça peut se comprendre. Mais surtout ne perds pas qui tu es, parce que la route pour remonter la pente est moche et longue.
     
     
     
     
    Oh, et puisque le sujet de base c'est l'homophobie, la dernière petite pique en date: ma dermato qui me dit "dans votre cas (votre cas c'est que vous êtes un gros pédé) on pense avant tout aux MST (bah oui, pourquoi penser à autre chose >< )"... super, merci, j'ai trouvé cette remarque très professionnelle.
  • Comme au centre de dépistage anonyme, j'vois le médecin qui regarde mon questionnaire, il me dévisage et me montre du doigt la partie ou on indique le sexe de son / ses partenaire et il me dit "vous avez bien mis homme ?" Euh... oui... ? "On va aussi dépister les urines pour [MST dont je n'ai JAMAIS entendu parler] et sinon vous êtes vacciné contre l'hépatite B ?"
     
    J'suis sûr que si j'avais pas été gay on se serait contenté de la prise de sang. Je pense qu'on ne devrait pas isoler une "population" à risque (les gays) mais des "pratiques à risque" (multiplication des partenaires etc.) Parce qu'associer l'un à l'autre c'est comme dire que tous les blacks savent danser et que tous les asiats mangent du riz matin midi et soir.
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  • Et voila hyst a mis le doigt sur le pourquoi je me suis resigné a me faire vacciner contre l'hepatite B. A chaque depistage j'avais droit a pleins de questions uniquement sous pretexte que je suis gay ...
  • Vous n'avez qu'à faire comme les gens civilisés, vous demandez une prescription à votre médecin et allez le faire comme une prise de sang normale et vous vous évitez le questionnaire merdique qu'ils ne lisent pas vraiment vu qu'ils posent de toute façon les questions qui sont dedans.
    Et en plus tu t'évites de devoir repasser avec le gars pour avoir tes résultats, tu repars avec ton enveloppe et basta. :)
     
    Ne me remerciez pas.
  • J'le vois jamais mon médecin. Je ne suis pas assez malade pour ça. Et allez dans la salle d'attente remplie de CHIARDS et dépourvue de CONGÉLATEURS, c'est au-dessus de mes forces. Puis aller au SIDAG, c'est un peu comme lancer grindr mais avec un filtre pour ne pas voir les amateurs de bareback.
    Last edited by Hystrion on 10 Dec 2014, 13:46, edited 1 time in total.
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  • Alastar, ton médecin t'a envoyé faire le dépistage de l'hépatite car le tout Paris sait très bien que tu es la personnification de l'expression "partenaires multiples". C'est tout.


    Pour le reste j'ai été victime une fois particulièrement d'homophobie, deux malades qui m'ont poursuivi en courant avec un couteau a travers les rues de Rouen car je sortais d'un bar homo.


    Et j'ai bossé des années dans un centre LGBT où j'ai appris des histoires a en faire pâlir davantage Amy Whinehouse (congratz a ce propos la miss, plus de trois ans sans boire une goutte d'alcool).