Phobie sociale...
Posted: 14 Oct 2017, 21:03
Le manque de confiance en soi, un bien grand problème, mais qui peut engendrer des troubles très handicapants...
Bonjour,
Il y a un moment que je pensais poster un nouveau sujet, mais je n’osais pas me lancer. Après quelques échanges, je me dis, pourquoi pas. Je risque quoi au fond…
Cette hésitation est justement directement liée au problème dont je souhaite parler.
Je vais développer un peu, et je m’en excuse par avance.
Je suis originaire de Dijon où j’ai vécu jusqu’en 2012. J’avais depuis longtemps envie d’en partir, sans véritablement avoir de raisons précises, même si je pouvais en avoir des tas. Quitter un amour impossible, l’attrait d’une grande ville, envie de nouer de nouvelles relations…
Je pensais alors pouvoir me débarrasser d’un problème, sur lequel j’ai mis des mots que très récemment.
Aller chez le coiffeur : j’y allais très tôt le matin, en semaine, là où il y a moins de monde dans les rues, voire très tard le soir, quand il fait nuit en hiver (« je sors de chez le coiffeur, les gens vont forcément me regarder, parce que je suis mal peigné… »).
Aller en courses : je passe par de petites rues peu fréquentées, là encore tôt le matin ou tard le soir, à la nuit tombée (« les gens sont habitués à me voir passer, seul, il y a forcément un problème »).
M’acheter des vêtements : beaucoup de vendeurs, que j’imagine gays*, qui eux savent s’habiller, sont grands, beaux… « Ils vont me regarder » (c’est forcé !): je suis petit, je ne sais pas m’habiller et surtout, du fait de cette petite taille (1,66m si vous voulez un chiffre), j’éprouve des difficultés à trouver les vêtements adaptés, ce qui entraîne alors plusieurs essayages et donne alors d’autres raisons supplémentaires aux vendeurs de se moquer (si, c’est obligé !). Attention, j'en vois venir certains : 1,66m, ce n'est pas petit. Disons que dans la "génération" actuelle (j'ai 41 ans), les "jeunes" sont de plus en plus grands. C'est chose certaine. Mais il faut distinguer deux choses : la pensée négative et la pensée de focalisation. Et cette phobie, comme beaucoup de phobies est absurde (encore plus quand on sait que la personne phobique en a conscience). Donc on a beau nous dire que "1,66m n'est pas petit"... Ca marche pas
Enfin bref, je pourrais donner plein d’autres exemples….
(* : pourquoi je précise "gay" : beaucoup de gays, surtout dans le milieu de la mode, ont un oeil très critique, voire moqueur, on le sait tous. Les gays n'étant (attention, je ne mets pas tout le monde dans le même panier) par ailleurs pas les personnes les plus tolérantes concernant le physique, en particulier de leurs homologues masculins. Et malheureusement pour moi, je ne peux aller m'habiller que dans une boutique de fringues, pas encore au rayon des côtes de boeuf...) (et on oublie la vente par correspondance : je suis obligé d'essayer d'une part, et pour vaincre une phobie, il faut y être confronté pour ceux qui ne le savent pas, ce ne serait donc pas forcément une alternative judicieuse...)
Avril 2012, je pars pour Bordeaux. Une grande ville (« personne ne me connaît, je pourrai plus facilement sortir »).
Je sors, je vais au ciné (je n’ai pas vraiment d’occupation, je ne connais personne et ne pratique aucun sport - hélas je dirais-) mais j’essaie de connaître du monde.
Forcément, via les réseaux gays. Je rencontre alors des mecs.
Deux ans plus tard, de nouveau je me suis isolé.
Que s’est-il passé ?
Comme Dijon : à savoir qu'au bout d'un temps, je sors de chez moi, j’ai l’impression que tout le monde me connaît, me regarde. Et si on me regarde, c’est qu’il y a forcément quelque chose qui ne va pas. Je pensais qu’aller dans une grande ville allait arranger les choses, que nenni.
Et j’ai alors mis un nom la dessus : phobie sociale.
J’en ai alors parlé à mon médecin traitant cette année seulement qui m’a adressé à un psychiatre, qui lui-même m’a adressé à un autre, ce dernier traitant les phobies (dont celle des araignées pour ceux que cela intéresse…).
Voilà, je ne m’étais pas trompé : je souffre effectivement de phobie sociale (qui peut bien sûr se manifester différemment selon chaque individu). Et quand cela commence à impacter sur mon travail, cela devient problématique (je suis infirmier depuis 11 ans). A noter un petit contexte d’aggravation qui m’a incité à en parler, celui d’un burn-out… Ca n’arrange rien.
J’en suis environ à la quatrième séance où j'ai jusqu'à présent décrit les situations qui déclenchent la phobie, ce que je pense à ce moment et comment cela se manifeste.
Pour moi, cela se déclenche d’une part à des moments cités plus haut, mais également à d’autres, et de façon différente.
Prendre le téléphone pour prendre un RDV, il faut que je réfléchisse à mes mots avant de prendre le combiné ("je vais forcément bégayer"), ou bien écrire un sujet sur un forum (« je serai forcément inintéressant, voire ridicule ou débile »).
Dans peu de temps, le psy me donnera des « exercices » à faire, de mises en situations j’imagine (il n’a pas détaillé et je n’ai rien demandé puisque j’anticipe déjà et j’angoisse à l’avance).
Justement, mon problème aussi : l’anticipation. Toujours négative. Forcément. Cette anticipation négative fait que je ne me lance pas, que je ne fais pas front, je reste alors dans ma zone de confort. Cela devient ainsi un cercle vicieux : je ne sors plus, il y a alors une stagnation de l’anxiété voire une augmentation de cette anxiété.
En ce moment, je ne sors justement plus que quand c’est nécessaire. Je me suis isolé et je ne vais plus vers les gens. Je suis mal à l’aise (un ami m’invite, mais il sera avec trois ou quatre de ses propres amis que je ne connais pas : impossible pour moi…). Et si je viens à rencontrer quelqu’un (je n’ai pas été sur un site de rencontre pour rencontrer un mec sérieusement depuis… 3 ou 4 ans…), je suis sur la défensive et je peux paraître froid, distant. Con sans doute, maladroit c’est sûr, je sais pas.
Voilà. Et j'ai essayé de résumer...
Je n’attends pas vraiment de conseils, mais peut-être des témoignages de personnes souffrant d’un problème semblable.
Attention, la timidité est une chose, je parle là véritablement de phobie. A savoir qu’il y a en plus de fortes manifestations anxieuses associées, d’ordre plus « physiques » : accélération du rythme cardiaque en particulier, sueurs profuses, grosse fatigue qui m’envahit d’un seul coup, augmentation de la fréquence respiratoire…
Je vous souhaite à tous une excellente journée/soirée
Bonjour,
Il y a un moment que je pensais poster un nouveau sujet, mais je n’osais pas me lancer. Après quelques échanges, je me dis, pourquoi pas. Je risque quoi au fond…
Cette hésitation est justement directement liée au problème dont je souhaite parler.
Je vais développer un peu, et je m’en excuse par avance.
Je suis originaire de Dijon où j’ai vécu jusqu’en 2012. J’avais depuis longtemps envie d’en partir, sans véritablement avoir de raisons précises, même si je pouvais en avoir des tas. Quitter un amour impossible, l’attrait d’une grande ville, envie de nouer de nouvelles relations…
Je pensais alors pouvoir me débarrasser d’un problème, sur lequel j’ai mis des mots que très récemment.
Aller chez le coiffeur : j’y allais très tôt le matin, en semaine, là où il y a moins de monde dans les rues, voire très tard le soir, quand il fait nuit en hiver (« je sors de chez le coiffeur, les gens vont forcément me regarder, parce que je suis mal peigné… »).
Aller en courses : je passe par de petites rues peu fréquentées, là encore tôt le matin ou tard le soir, à la nuit tombée (« les gens sont habitués à me voir passer, seul, il y a forcément un problème »).
M’acheter des vêtements : beaucoup de vendeurs, que j’imagine gays*, qui eux savent s’habiller, sont grands, beaux… « Ils vont me regarder » (c’est forcé !): je suis petit, je ne sais pas m’habiller et surtout, du fait de cette petite taille (1,66m si vous voulez un chiffre), j’éprouve des difficultés à trouver les vêtements adaptés, ce qui entraîne alors plusieurs essayages et donne alors d’autres raisons supplémentaires aux vendeurs de se moquer (si, c’est obligé !). Attention, j'en vois venir certains : 1,66m, ce n'est pas petit. Disons que dans la "génération" actuelle (j'ai 41 ans), les "jeunes" sont de plus en plus grands. C'est chose certaine. Mais il faut distinguer deux choses : la pensée négative et la pensée de focalisation. Et cette phobie, comme beaucoup de phobies est absurde (encore plus quand on sait que la personne phobique en a conscience). Donc on a beau nous dire que "1,66m n'est pas petit"... Ca marche pas
Enfin bref, je pourrais donner plein d’autres exemples….
(* : pourquoi je précise "gay" : beaucoup de gays, surtout dans le milieu de la mode, ont un oeil très critique, voire moqueur, on le sait tous. Les gays n'étant (attention, je ne mets pas tout le monde dans le même panier) par ailleurs pas les personnes les plus tolérantes concernant le physique, en particulier de leurs homologues masculins. Et malheureusement pour moi, je ne peux aller m'habiller que dans une boutique de fringues, pas encore au rayon des côtes de boeuf...) (et on oublie la vente par correspondance : je suis obligé d'essayer d'une part, et pour vaincre une phobie, il faut y être confronté pour ceux qui ne le savent pas, ce ne serait donc pas forcément une alternative judicieuse...)
Avril 2012, je pars pour Bordeaux. Une grande ville (« personne ne me connaît, je pourrai plus facilement sortir »).
Je sors, je vais au ciné (je n’ai pas vraiment d’occupation, je ne connais personne et ne pratique aucun sport - hélas je dirais-) mais j’essaie de connaître du monde.
Forcément, via les réseaux gays. Je rencontre alors des mecs.
Deux ans plus tard, de nouveau je me suis isolé.
Que s’est-il passé ?
Comme Dijon : à savoir qu'au bout d'un temps, je sors de chez moi, j’ai l’impression que tout le monde me connaît, me regarde. Et si on me regarde, c’est qu’il y a forcément quelque chose qui ne va pas. Je pensais qu’aller dans une grande ville allait arranger les choses, que nenni.
Et j’ai alors mis un nom la dessus : phobie sociale.
J’en ai alors parlé à mon médecin traitant cette année seulement qui m’a adressé à un psychiatre, qui lui-même m’a adressé à un autre, ce dernier traitant les phobies (dont celle des araignées pour ceux que cela intéresse…).
Voilà, je ne m’étais pas trompé : je souffre effectivement de phobie sociale (qui peut bien sûr se manifester différemment selon chaque individu). Et quand cela commence à impacter sur mon travail, cela devient problématique (je suis infirmier depuis 11 ans). A noter un petit contexte d’aggravation qui m’a incité à en parler, celui d’un burn-out… Ca n’arrange rien.
J’en suis environ à la quatrième séance où j'ai jusqu'à présent décrit les situations qui déclenchent la phobie, ce que je pense à ce moment et comment cela se manifeste.
Pour moi, cela se déclenche d’une part à des moments cités plus haut, mais également à d’autres, et de façon différente.
Prendre le téléphone pour prendre un RDV, il faut que je réfléchisse à mes mots avant de prendre le combiné ("je vais forcément bégayer"), ou bien écrire un sujet sur un forum (« je serai forcément inintéressant, voire ridicule ou débile »).
Dans peu de temps, le psy me donnera des « exercices » à faire, de mises en situations j’imagine (il n’a pas détaillé et je n’ai rien demandé puisque j’anticipe déjà et j’angoisse à l’avance).
Justement, mon problème aussi : l’anticipation. Toujours négative. Forcément. Cette anticipation négative fait que je ne me lance pas, que je ne fais pas front, je reste alors dans ma zone de confort. Cela devient ainsi un cercle vicieux : je ne sors plus, il y a alors une stagnation de l’anxiété voire une augmentation de cette anxiété.
En ce moment, je ne sors justement plus que quand c’est nécessaire. Je me suis isolé et je ne vais plus vers les gens. Je suis mal à l’aise (un ami m’invite, mais il sera avec trois ou quatre de ses propres amis que je ne connais pas : impossible pour moi…). Et si je viens à rencontrer quelqu’un (je n’ai pas été sur un site de rencontre pour rencontrer un mec sérieusement depuis… 3 ou 4 ans…), je suis sur la défensive et je peux paraître froid, distant. Con sans doute, maladroit c’est sûr, je sais pas.
Voilà. Et j'ai essayé de résumer...
Je n’attends pas vraiment de conseils, mais peut-être des témoignages de personnes souffrant d’un problème semblable.
Attention, la timidité est une chose, je parle là véritablement de phobie. A savoir qu’il y a en plus de fortes manifestations anxieuses associées, d’ordre plus « physiques » : accélération du rythme cardiaque en particulier, sueurs profuses, grosse fatigue qui m’envahit d’un seul coup, augmentation de la fréquence respiratoire…
Je vous souhaite à tous une excellente journée/soirée